« Il faut un embargo européen sur les importations de gaz et pétrole russes »
Selon l'eurodéputé écologiste, invité de franceinfo, l'Union européenne doit mettre en place un embargo sur les importations d'énergies russes dans le cadre de la guerre en Ukraine "mais il faut avoir conscience de ce que cela va nous coûter".
« Je pense qu'il faut » un embargo européen sur les importations de gaz et de pétrole russes, « mais il faut avoir conscience de ce que cela va nous coûter », a plaidé mardi 8 mars sur franceinfo David Cormand, eurodéputé écologiste et co-président de la délégation des écologistes au Parlement européen, alors que le président américain Joe Biden a annoncé plus tôt prendre ce type de mesures. David Cormand fustige le manque d'anticipation des dirigeants européens vis-à-vis de la menace russe. « On le voit dans la difficulté de mettre en œuvre des sanctions parce qu'elles nous sanctionneraient aussi ».
Concernant la demande du chef d'État ukrainien Volodymyr Zelensky à l'Otan de mettre en place une zone d’exclusion aérienne en Ukraine, David Cormand estime qu'il s'agirait d'une « escalade ». « Le problème, c'est que donner suite à la demande de Volodymyr Zelensky veut dire envoyer des avions occidentaux protéger le ciel ukrainien, c'est-à-dire se confronter directement à des avions russes », justifie l'eurodéputé écologiste.
La "naïveté" et la "bienveillance" des dirigeants européens
« La position aujourd'hui de l'Union européenne et de la France, c'est à la fois d'apporter toutes les aides possibles à la résistance ukrainienne, doublées des sanctions les plus efficaces possibles face à Poutine et les oligarques autour de lui, tout en évitant une escalade, et c'est là où la marge de manœuvre est extrêmement limitée », indique David Cormand. « Le choix qui a été le nôtre est un choix intermédiaire qui laisse une chance à la discussion tout en permettant, sans escalade irréversible, à l'Ukraine de se défendre autant que faire se peut. »
David Cormand pointe la responsabilité des dirigeants européens passés et actuels, coupables de « bienveillance » à l'égard de Vladimir Poutine ou de « naïveté », selon lui. « Pourquoi Poutine ne nous respecte pas ? Car il voit à ses frontières une Union européenne, première puissance économique du monde, qui non seulement s'est rendue dépendante de son énergie mais qui, en plus, a vu ses anciens dirigeants, Monsieur Schröder, Monsieur Fillon, Monsieur Renzi et tant d'autres, aller chez lui et se faire signer des chèques. (...) Ceux qui sont encore plus coupables sont ceux qui étaient au pouvoir et qui ont été trop naïfs », juge le co-président de la délégation des écologistes au Parlement européen
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