La corruption « abîme considérablement l'image de l'Europe, de l'institution européenne »
Après l'arrestation ce week-end et le placement en détention provisoire d'une des quatorze vice-présidentes du Parlement, de nombreuses voix s'élèvent pour demander davantage de transparence au sein de l'institution européen. C'est le cas de David Cormand, eurodéputé vert normand.
« Si c'était un polar, ce serait amusant, sauf que c'est la réalité, et cela abîme considérablement l'image de l'Europe, de l'institution européenne », a réagi ce mardi matin sur France Bleu Normandie, le député européen et ancien conseiller régional de Haute-Normandie, David Cormand. Depuis ce week-end, le Parlement est secoué par la vague de révélations de soupçons de corruption. L'une des quatorze vice-présidentes a été arrêtée et incarcérée : elle est soupçonnée d'avoir été corrompue par le Qatar. Des accusations qu'elle réfute, selon son avocat, qui assure « qu'Eva Kaili n'a reçu aucun pot-de-vin ».
L'élu se « dit dégoûté en tant que parlementaire qui travaille pour l'Europe ». Il explique avoir été « et en colère » et « surpris » suite à la révélation de cette affaire et vouloir « un traitement intransigeant dans cette affaire et il faut toujours se remettre en question, même quand c'est une infime minorité qui commet une faute grave. Je note d'ailleurs que la députée mise en question dorme en prison ». Il se félicite qu'au de-là du choc, il y ait une « réaction immédiate ».
Une « vraie séparation des pouvoirs »
David Cormand affirme n'avoir jamais été approché par des lobbys : « pour les Verts, je n'ai jamais eu directement affaire à eux, je reçois des mails comme des spams, je vois leur travail mais ils ne viennent pas taper à ma porte », explique-t-il. Il attend désormais qu'il y ait une « vraie séparation du travail parlementaire et des lobbys. Il faut vérifier que les registres que doivent remplir les associations et les lobbys soient bien remplis et aller plus loin sur le droit d'entrée des représentants d'intérêts privés dans l'enceinte du Parlement ».
Sa présidente a annoncé l'ouverture d'une enquête indépendante, dénonçant une « démocratie européenne attaquée ». Les députés doivent normalement se prononcer aujourd'hui sur une résolution sur les soupçons de corruption du Qatar.
A lire sur France Bleu Normandie.