Deepfakes : « On n'a pas pris la mesure du danger »
À six mois des élections européennes, la prolifération de « deepfakes », vidéos truquées à l’aide de l’intelligence artificielle, inquiète la classe politique, qui redoute les dégâts de cette technologie quasi indétectable. Pour David Cormand dans Le Figaro, « on n'a pas pris la mesure du danger ».
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À moins de six mois des élections européennes de juin 2024 , la technologie a de quoi donner le vertige : elle permet de prêter à n’importe quelle personnalité politique des propos mensongers. « La particularité de ces tromperies est que l’illusion est quasi-totale. Le mouvement des lèvres correspond plus ou moins parfaitement à ce qui est prononcé », décrypte Laurent Cordonier, chercheur en sciences sociales. Au risque que le « deepfake » ne soit utilisé pour tenter de perturber la campagne et entacher la sincérité du scrutin. La question préoccupe jusqu’au sommet de l’État, où l’on veut prendre le problème « à bras-le-corps ». « L’un des défis de ces élections sera de résister aux vagues de désinformation », confie Jean-Noël Barrot, qui assure toutefois ne pas avoir « attendu que les hypertrucages se répandent pour agir ».
À l’échelle de l’Union européenne, le projet de loi pour « sécuriser l’espace numérique » prévoit notamment la mention obligatoire de l’utilisation de l’intelligence artificielle sur ces détournements. Mais la parade n’est pas si simple. « Ce n’est pas une information fiable qui permet de déconstruire ce que les gens ont envie de croire, ni d’empêcher la diffusion de deepfake, souffle l’eurodéputé EELV, David Cormand. On n'a pas pris la mesure du danger ».
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