Glyphosate : « La commission invite à empoisonner les Européens 10 ans de plus »

L’exécutif européen a proposé mercredi de reconduire jusqu’au 15 décembre 2033 l’autorisation du glyphosate dans l’UE, sous certaines conditions. Pour Public Sénat, David Cormand réagit à cette décision scandaleuse.

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L’usage devra être assorti de « mesures d’atténuation des risques » concernant les alentours des zones pulvérisées. Les équipements devront permettre de réduire drastiquement les « dérives de pulvérisation ». Et l’utilisation pour la dessiccation (épandage pour sécher une culture avant récolte) sera interdite.

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Le débat autour de l’interdiction du glyphosate tourne, en effet, régulièrement autour de batailles d’études. L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) avait jugé l’an dernier que les preuves scientifiques disponibles ne permettaient pas de le classer comme cancérogène. Et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a estimé que le niveau de risque ne justifiait pas une interdiction. « Ce sont des études qui prennent en compte uniquement les principes actifs et pas les résidus de ces produits. La plupart sont financées par les parties prenantes, les lobbies de l’agrochimie. La proposition de la Commission est scandaleuse. Elle invite à empoisonner les Européens 10 ans de plus », tance l’eurodéputé écologiste David Cormand.

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Une semaine après le discours sur l’Etat de l’Union de la présidente de la commission européenne, David Cormand se remémore les mots d’Ursula von der Leyen qui s’était dit convaincue « que l’agriculture et la protection de la nature peuvent aller de pair ». « A quelques mois des élections, la Commission donne des gages au PPE et à l’extrême droite. La proposition de la commission est la traduction du message qui consiste à dire que l’environnement, ça commence à bien faire », déplore l’eurodéputé.

Avant d’entrer en vigueur, la proposition de la Commission devra être validée par une majorité qualifiée des 27 Etats membres, lors d’un vote le 13 octobre. Si c’est le cas, chaque Etat aura la charge de définir des règles d’utilisation selon les cultures, conditions climatiques et spécificités géographiques locales.


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