Budget 2023 : une majorité contre la justice fiscale au Parlement européen

Mercredi 19 octobre 2022, le Parlement européen a adopté en séance plénière sa position sur le budget 2023 de l’Union. Il s’agissait d’envoyer un signal fort aux Etats membres qui, comme à leur habitude, cherchent à raboter le budget européen de tous les côtés.

En ce sens, les eurodéputé·es ont été clair·es : l’Union européenne n’a, à ce jour, pas les moyens de ses ambitions. Déjà fortement soumis aux pressions des différentes crises récentes (Covid, guerre en Ukraine...), le budget au rabais proposé par le Conseil ne laisse aucune marge de manœuvre pour faire face aux imprévus. Le texte et les amendements budgétaires adoptés ont ainsi demandé des augmentations pour les programmes de l’Union. Cette position sera défendue lors de la procédure dite « de conciliation », qui verra négocier les trois institutions (Parlement, Conseil et Commission).

Là où le bât blesse, c’est dans les solutions que le Parlement aurait pu proposer pour renforcer le budget. En effet, plusieurs amendements avaient été déposés afin de demander la création de taxes, justes, pour financer les actions de l’UE et pour soutenir les citoyennes et citoyens qui sont heurté·es par l’inflation. Loin de pénaliser les contribuables, ces taxes devaient cibler celles et ceux qui, aujourd’hui, échappent à l’impôt : taxe sur les transactions financières, taxe sur les entreprises (notamment des grands groupes du numérique), et l’extension de la taxe sur les bénéfices excessifs à tous les secteurs (superprofits). Les créer ne ferait que répondre au besoin criant de justice fiscale sur notre continent.

Pourtant, les amendements ont tous été rejetés, parfois à quelques voix seulement.

Alors que l’Union est souvent affublée de tous les maux, il est important de rappeler qui porte la responsabilité de l’échec de ces amendements.

Sans surprise, la droite de l’hémicycle s’y est opposée, même l’extrême droite qui aime à se présenter comme défenseur des classes populaires : elle finit toujours par montrer toujours son vrai visage, celui du statu quo et des privilégié·es.

Surtout, le groupe « Renew » dont fait partie Renaissance a voté en bloc contre ces demandes. L’opposition des Marcheurs à plus de justice fiscale n’est pas nouvelle (en témoigne les atermoiements de Bruno Lemaire à ne serait-ce que nommer les « superprofits »), mais leur entêtement dans cette direction doit être dénoncé.

Le combat pour une fiscalité qui ne pénalise pas les contribuables captifs n’est pour autant pas terminé, et les écologistes continueront coûte que coûte à le mener.

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