La FIFA ? « Un ramassis de gens qui se sont laissé corrompre »

L'eurodéputé EELV David Cormand a dénoncé lors d’une interview à Public Sénat l'attribution de la Coupe du monde de football au Qatar par la Fifa, l'accusant, ainsi que la Fédération française (FFF), d'être « un ramassis de gens qui se sont laissés corrompre ». Citée par l’AFP, cette intervention a été largement reprise dans la presse.

« Je sais que je ne regarderai pas » le Mondial au Qatar qui débute en novembre, a expliqué sur Public Sénat l'ancien secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts, sans appeler formellement au boycott. « Ca me dégoûte : aller voir des gens jouer au foot, faire la fête et en dessous il y a 6 500 cadavres... Est-ce qu'on se rend compte de ce que c'est 6.500 personnes mortes pour construire des stades climatisés ? », s'est-il indigné.

Ce chiffre, avancé par le journal britannique The Guardian, est démenti par le Qatar et certaines organisations internationales. Officiellement, il y a eu trois décès dans les huit stades du Mondial.

Un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) a par ailleurs conclu que 50 travailleurs étaient morts dans des accidents du travail au Qatar en 2020 et 500 autres blessés gravement. L'OIT note cependant des lacunes dans le système d'enquête et de recensement des décès. « Il y aurait à réformer la Fifa et la Fédération française de football qui sont quand même un ramassis de gens qui se sont laissés corrompre dans cette affaire », a accusé David Cormand. « C'est une honte. Les valeurs du sport, ça n'est pas ça. Tout cela n'a plus rien à voir avec du foot », a-t-il déploré.

Bien qu'elles aient engagé des réformes du marché du travail, les autorités du Qatar demeurent régulièrement critiquées par les ONG pour le traitement des centaines de milliers de travailleurs venus notamment d'Asie sur les grands chantiers liés au Mondial-2022.

Lors de la ratification par le Parlement début août d'un partenariat entre Paris et Doha sur la sécurité de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, plusieurs députés d'opposition avaient dénoncé le « scandale écologique» de ce Mondial, avec des stades climatisés ou le « traitement scandaleux des ouvriers » migrants, « quasi esclaves ».

Le parquet national financier français a par ailleurs ouvert en 2019 une information judiciaire pour « corruption active et passive » sur le processus de désignation de l'émirat pour organiser la compétition le 2 décembre 2010. Au coeur des soupçons : une réunion organisée au Palais de l'Elysée le 23 novembre 2010, à laquelle ont participé le président Nicolas Sarkozy mais aussi Tamim ben Hamad al-Thani — alors prince héritier du Qatar devenu émir en 2013 — et Michel Platini, vice-président de la Fifa et président de l'UEFA lors de l'attribution du Mondial 2022.

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