David Cormand en visite au CRA d’Oissel

Samedi 29 octobre, David Cormand et les députés de Seine-Maritime Alma Dufour et Gérard Leseul étaient en visite au Centre de rétention administrative (CRA) d'Oissel. Cette visite avait lieu deux semaines après l'évasion de neuf hommes.

Le samedi 29 octobre 2022, trois députés seinomarins — Gérard Leseul, Alma Dufour et David Cormand — se sont rendus au Centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel (Seine-Maritime). L’occasion de faire un point de situation, deux semaines après l’évasion de neuf hommes. L’incident, révélé par 76actu, avait notamment mis en lumière des tensions au sein de l’établissement.

Les parlementaires s’étaient donnés rendez-vous à 16 heures. Ils ont pu ainsi échanger avec des représentants d’associations, la direction, et également des retenus. « En tant que parlementaire, j’ai une mission de contrôle de l’action de l’État. Je voulais voir sur place, comment l’État mettait en place sa mission de rétention », commente Gérard Leseul, député de la cinquième circonscription de la Seine-Maritime

Hausse des tensions

« J’ai le sentiment qu’il y a une évolution dans la population retenue dans les centres, ce qui est peut-être l’objet des tensions actuelles », poursuit le parlementaire. Pour rappel, le CRA est un établissement où sont enfermés pour une durée maximale de 90 jours les étrangers en situation irrégulière en attente d’être expulsés du territoire.

« On a dans ces centres des populations qui sortent davantage des établissements pénitentiaires et qui sont de nationalités susceptibles d’être expulsées. Cela change la mentalité et la nature de la détresse des personnes qui sont retenues », estime le député.

« La doctrine du ministre de l’Intérieur, c’est de mettre en priorité en CRA les sans-papiers condamnés par la justice, pour expulser en priorité les délinquants. Forcément, cela fait que le public retenu au CRA est plus ‘difficile’ que d’ordinaire », nous faisait savoir un interlocuteur, quelques jours après l’évasion. Une difficulté qui avait d’ailleurs été confirmée par Frédéric Desguerres, délégué régional Unité SGP Police.

Le point sur la situation

De son côté, Karim Bennacer, du syndicat Alliance, indiquait que « l’Algérie a repris la délivrance d’autorisations consulaires pour accueillir ses ressortissants expulsés de France. Du coup, les sans-papiers algériens qui étaient plutôt ‘calmes’ sont un peu plus agités car inquiets d’être renvoyés dans leur pays ».

Selon Gérard Leseul, ce changement de population bouleverse les CRA, « et celui d’Oissel n’est pas le seul impacté ». Le parlementaire pointe également du doigt plusieurs facteurs, dont « les conditions matérielles qui ne sont pas satisfaisantes. Les retenus sont jusqu’à six par chambre. S’ajoute à cela un manque de personnel, au-delà des efforts et du travail des agents du CRA. »

Et le parlementaire de conclure : « On ne doit rien cacher à la population de ce qui se passe dans ces centres. »


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