Pause réglementaire européenne : « Macron est partisan d’un modèle à l’ancienne avec un vernis écologiste »
Jeudi 11 mai, alors qu’il présentait sa stratégie pour la réindustrialisation française, le président Emmanuel Macron a appelé à une « pause réglementaire européenne » pour les normes environnementales. David Cormand a été invité à réagir dans Camille passe au vert au micro de France Inter.
Extraits 👇
David Cormand, lui, eurodéputé Vert, est formel : Emmanuel Macron dit, en sous-titre, que les normes et réglementations nécessaires pour maintenir l’habitabilité de la Terre, bref l’écologie, est incompatible avec l’économie. Et en ce sens, le chef de l’Etat est tout sauf moderne :
“On voit bien qu’il y a une forme de révélation sur ce qu’il est, c’est à dire partisan d’un modèle à l’ancienne avec un vernis écologiste. Il y a une prise de conscience qui est là, mais qui dans la réalité du modèle économique qu'il promeut, est un modèle qui n’a pas intégré les évolutions à entreprendre.”
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L’Eurodéputé David Cormand est sur la même ligne :
“Ça rappelle [...]Sarkozy, qui avait fait à l’époque le Grenelle de l’environnement trois ans avant de dire "l’environnement ça commence à bien faire". Avec Macron on a un peu le même modèle, c’est lui qui raisonne en parts de marché, il a essayé de faire le truc écolo, il voit que les gens ne sont pas convaincus de ça donc il lâche complètement l’affaire pour plaire, peut-être, à un autre segment électoral”.
Du pain béni en tout cas pour ceux qui contestent l’action d’Emmanuel Macron, mais ils nient s’être engouffrés d’une façon un peu opportuniste : la parole du président doit être affrontée selon eux quand il le faut. Et c’est d’autant plus dommage dans le fond qu’il y aurait au contraire tout intérêt à miser sur les normes environnementales, et leur renforcement, parce qu’en tant que premier marché au monde, l’Union Européenne a une puissance, une force d’influence et de contrainte :
“C’est aussi un enjeu de prescrire un modèle économique alternatif à ceux qui sont en train de se déployer, que ce soit aux États-Unis ou avec la Chine. Autrement dit, si on veut vraiment parler de compétitivité du territoire européen, ma conviction c’est que c’est précisément dans la performance écologiste que nous serons les meilleurs. Si on essaie de rivaliser dans le gigantisme avec des puissances comme les États-unis et la Chine, je pense qu’on se condamne en plus d’un échec écologique, à un échec économique."
Clairement pas la ligne du président et du gouvernement français qui promettent pourtant de l’action et des mesures fortes dans la fameuse « planification écologique » qui sera présentée dans les prochaines semaines.
A lire en ligne sur le site de France Inter.