Pause réglementaire européenne : « Macron est à contresens. »

Jeudi 11 mai, alors qu’il présentait sa stratégie pour la réindustrialisation française, le président Emmanuel Macron a appelé à une « pause réglementaire européenne » pour les normes environnementales. La presse française et internationale, dont Libération, s’est fait l’écho de la réaction de David Cormand.

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« Macron est à contresens. » L’eurodéputé Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) David Cormand enrage des propos tenus par le chef de l’Etat, jeudi 11 mai à l’Elysée, la veille de son déplacement à Dunkerque. A l’occasion d’un discours sur la réindustrialisation de la France, le président de la République a invité à une pause dans la réglementation européenne sur l’environnement. Pointant l’avance de l’UE sur ses concurrents américains ou chinois en la matière, il s’est inquiété d’un « risque d’être les mieux-disants en termes de réglementation et les moins-disants en termes de financement ». Si l’Elysée a tenu à clarifier cette position, en expliquant qu’il n’est pas question « de suspension, mais d’exécuter les décisions déjà prises avant de faire de nouveaux changements », le message n’est pas passé chez les écologistes.

« Je crois qu’il s’agit d’une fausse route stratégique totale, tonne Cormand. L’Europe est le premier marché mondial. Grâce à cela, elle a la capacité de prescrire les standards pour tout le monde. » Selon l’eurodéputé, l’UE est incontournable pour les grandes entreprises, qui se retrouvent contraintes de s’adapter à ses règles. « Nous avons une industrie qualitative qui peut se conformer. C’est la meilleure carte à jouer pour l’Europe car la compétitivité ne passera pas par un alignement vers le bas », affirme-t-il.

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D’autant que, comme l’appuie Cormand, « les normes environnementales ne sont pas l’ennemi de l’industrie ». Entre 2000 et 2021 en effet, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB français est passée de 14 à 9 %, quand celle-ci n’a chuté que de 21 à 19 % en Allemagne, d’après les chiffres de la Banque mondiale. Les deux pays ont pourtant toujours été concernés par les mêmes exigences européennes.

Mais ne faudrait-il pas, pour autant, faire une pause afin que «ces normes soient déjà appliquées de manière homogène en Europe», comme l’a précisé l’Elysée ? « Alors que le Green Deal n’est pas encore fini d’être voté, cela reviendrait à s’arrêter au milieu du gué », assure Cormand.


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