Le Parlement européen ouvre la voie à l’autorisation de nouveaux OGM : « Tout cela, c’est du baratin »

À une courte majorité, les eurodéputés ont accepté mercredi 7 février d’adoucir la régulation des « NGT » (New Genomic Techniques), des plantes génétiquement modifiées selon de nouvelles techniques. Mais un accord final sur ce dossier controversé semble exclu d’ici aux élections de juin. Pour Mediapart, David Cormand réagit.

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En réaction à la colère agricole sur le continent, des pans du Pacte vert, la feuille de route écologique de la Commission européenne depuis 2019, sont de plus en plus critiqués. Ses adversaires dénoncent un trop plein de normes qui étoufferaient le monde agricole.

Mais l’un des textes les plus controversés de ce même Pacte, celui consacré à la régulation de «nouvelles techniques génomiques», vient, lui, de passer une étape clé au Parlement européen.

Une courte majorité d’eurodéputé·es (307 voix pour, 263 contre, 41 abstentions) a adopté mercredi 7 février un règlement qui plaide pour déréguler une partie de ces « NGT » (pour « New Genomic Techniques »), décrites par leurs opposant·es comme de « nouveaux OGM ».

Une nette majorité du Parti populaire européen (PPE, droite, dont Les Républicains) et de Renew (libéraux, dont Renaissance) a voté pour ce texte. Le Rassemblement national s’est divisé, entre soutien et opposition, en l’absence de Jordan Bardella (qui participait aux cérémonies d’hommage aux victimes du 7 octobre). Quant aux trois délégations françaises de gauche (PS-Place publique, les Écologistes et La France insoumise), elles se sont toutes opposées au texte – avec des stratégies différentes en amont du vote.

À ce stade, les NGT sont considérées comme des OGM, comme l’a précisé un arrêt de la Cour de justice de l’UE en 2018. Elles répondent donc, pour leur autorisation sur le marché ou leur étiquetage, à une régulation de 2001 toujours en vigueur. Ces « nouvelles techniques » consistent à modifier le matériel génétique des plantes, mais sans aller jusqu’à des croisements d’espèces, raison pour laquelle leurs partisans jugent qu’elles ne peuvent pas être considérées comme des OGM.

(…)

« Tout cela, c’est du baratin, renchérit l’élu écologiste David Cormand. Ce sont les firmes qui ripolinent des OGM qui finissent par emporter la victoire qu’elles avaient perdue il y a vingt ans [au moment de la directive de 2001]. »


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