« Emmanuel Macron ne souhaite pas une réelle coopération » avec les pays émergents

Dans une tribune rédigée en français et en anglais, Emmanuel Macron appelle de nouveau à une réforme de la gouvernance financière mondiale pour faciliter la transition énergétique. Le président français insiste notamment sur la nécessité d'un soutien accru aux pays émergents à travers des outils financiers, en demandant une sortie rapide du charbon. Pour RFI, David Cormand réagit à cette tribune.

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Sans annoncer de grandes nouveautés, Emmanuel Macron insiste dans une tribune sur le soutien à apporter aux pays émergents. L'objectif serait de sortir à la fois de la dépendance au charbon et des mécanismes financiers actuels leur imposant trop de contraintes pour leur transition climatique.

Dans ce texte publié ce vendredi dans les colonnes du Monde, le chef de l'État plaide, entre autres, pour un assouplissement des règles de la dette, à l'image de ce qui a été fait en Europe lors de la crise du Covid-19. Selon lui, cela passe par une réforme des accords de Bretton-Woods fixant le fonctionnement du FMI et de la Banque Mondiale. Ces institutions, qui « ont un rôle éminent pour fixer les standards et pour financer la transition écologique à l’échelle globale » sont sous-dimensionnées face à la taille de l’économie et de la population mondiales, insiste le président français.

Un « déficit de responsabilité »

Une nouvelle fois, Emmanuel Macron souhaite s'afficher en champion du climat et en interlocuteur privilégié des pays émergents. Il rappelle notamment que la France va organiser des sommets conjointement avec le Kazakhstan et le Costa Rica.

Une stratégie qui interroge le député européen Les Écologistes David Cormand : « Il leur dit "on va réformer pour que vous ne puissiez plus vous endetter pour m'acheter des centrales nucléaires". Pour sortir du charbon, il faut faire du renouvelable et du nucléaire. Et ça tombe bien, nous, on en vend. C'est une logique que j'ai du mal à percevoir comme une réelle coopération », affirme-t-il au micro d'Aurélien Devernoix. « La prospérité aujourd'hui des pays du Nord, et notamment de l'Europe, s'est appuyée sur la captation d'un certain nombre de ressources, ces pays émergents. Il y a aussi pour moi un déficit de responsabilité par rapport à ce qu'ils proposent. »

Un moyen aussi pour Emmanuel Macron de donner du souffle à son second mandat après une année 2023 marquée par les réformes des retraites et de l'immigration, mais aussi de continuer à se faire entendre sur la scène internationale où la voix de la France est marginalisée dans les deux grandes crises actuelles : l'Ukraine et le Proche-Orient.


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