L’écologie est une fête.

La campagne des régionales s’achève. Nous avons sillonné le pays en tous sens. Ferraillé tant que possible dans les débats. Fait ronfler les rotatives pour imprimer nos professions de foi. Tourné et retourné les arguments les plus avisés mille fois dans notre bouche pour mieux convaincre. L’heure approche où nous pourrons mesurer l’influence des différentes familles politiques au trébuchet électoral. Une fois n’est pas coutume, l’objet de cette note de blog ne relève pas de l’analyse mais du sensible.

La politique ne mobilise pas que le cortex. Elle est affaire d’affects. Et comme je crains que mon pays ne soit emporté par la vague des passions tristes, je veux par la plume faire partager l’espoir qui m’anime, qui nous anime, nous autres écologistes qui depuis si longtemps cherchons à faire de la réconciliation avec la nature l’épine dorsale de l’usage paisible du monde par celles et ceux qui l’habitent.


Je veux écrire ici, contre toutes les idées reçues, contre les éléments de langage des lobbies, contre les fausses évidences mouillées de mensonge, que l’écologie est une épiphanie. A celles et ceux qui, confondant volontairement le tocsin de l’alerte et le glas des espérances, nous dénoncent comme des semeurs de catastrophe, nous répondons ceci : le destin du monde n’est pas écrit.


L’écologie n’est pas un millénarisme qui nous annonce la fin des temps, mais un sursaut de vigilance qui est promesse de renaissance. Le vivant est de retour, et avec lui la promesse d’attachements sensibles et réjouissants. C’est en son nom que nous agissons, sous sa bannière que nous nous mettons en mouvement. Nous menons l’insurrection de l’esprit contre le saccage de la planète, contre le grand dérangement des espèces, contre la barbarie mercantile qui broie les humains et pollue les écosystèmes. Notre écologie est une sortie des ténèbres de l’obscurantisme productiviste.


Notre combat ne se définit pas uniquement par ce à quoi nous nous opposons. Il s’inscrit d’abord dans la longue lignée des mouvements d’émancipation qui jalonnent l’histoire de l’humanité.


Oui l’écologie est une promesse de lendemains meilleurs. 

 

Nous proposons de reprendre la main sur nos vies, sur notre santé, sur nos villes et nos campagnes, sur notre travail, sur notre économie, et donc au fond sur notre destin. Notre combat est local, et dans les élections régionales nous sommes les partisans de la relocalisation, de la proximité, de la défense des terroirs, de l’égalité des territoires, du refus de la métropolisation outrancière. Mais notre mobilisation appelle à des réponses globales. Nous souhaitons l’émergence d’une conscience civique planétaire, qui maillon après maillon, construise la chaine des solidarités nécessaires à l’émergence d’une ère nouvelle.


Il est faux de dire qu’une seule voie est possible, surtout lorsqu’elle s’avère être sans issue. Les rapports du GIEC, parmi d’autres, nous disent l’impasse de l’actuel mode de développement. La nécessité d’ouvrir un autre chemin est absolue. Ce labeur relève d’une double temporalité. L’urgence nous mord la nuque et nous devons dans le même moment saisir les leviers du long-terme pour assurer un avenir à notre espèce. 

 

Pour ma part, même conscient de la gravité de notre mission, je refuse de me départir de la joie qui m’habite : je suis convaincu que nos idées progressent et que l’écologie politique est promise au destin des idées qui mettent en mouvement les grands nombres dans l’histoire.

Le devoir d’un écologiste est de faire grandir les réserves d’optimisme de notre volonté commune. Je prends donc ma part de cet effort. J’achève cette note de blog au moment où le pays, qui a payé un si lourd tribut à la pandémie se déconfine enfin. Le monde d’après ressemble singulièrement au monde d’avant ? Ne rendons pas les armes, le combat continue. Mais c’est un combat qui doit ressembler à une danse. Il est joyeux comme un rire d’enfant, léger comme un bruissement de feuilles, insolent comme le sourire qui orne les lèvres de la rébellion, festif comme un soir d’été. 

 

À l’heure où les terrasses se repeuplent et où les amis se retrouvent devant un match de foot, à l’heure où les visages se découvrent et où nos étreintes sont de nouveau rendues possibles avec celles et ceux qui nous sont chers, alors que nous nous rappelons de ce qui compte vraiment en mesurant à quel point la convivialité est ce qui conditionne la possibilité du bonheur, je nous propose de trinquer à la santé de l’avenir que nous rendrons meilleur.

Demain nous appartient.

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